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1914-1918 et les Tursacois

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1914-1918 et les Tursacois

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Les morts de Tursac

28 hommes ont péri à cause de la guerre. La moitié sont morts au combat, 7 de leurs blessures, et 6 de maladie.

  • 17 dès le début de la guerre, en 1914 – 1915, particulièrement dans la Marne, 5 en 1916,
  • l en 1917
  • 5 en 1918.
  • 8 avaient entre 20 et 25 ans,
  • 13 de 26 à 33 ans,
  • 7 de 34 à 46 ans (les territoriaux) presque tous de maladie.

A noter que Elie Moulinier, mort en 1914 et François Valade mort en 1916 ne figurent pas sur le monument aux morts.

Les prénoms peuvent être différents entre ceux du monument aux morts (prénom usuel) et ceux des actes de décès (prénom de l’état civil).

Les 28 morts de Tursac correspondent à 5,5% d’une population de l’ordre de 500 habitants, contre environ 3% en moyenne pour la France.

D’une manière générale, les campagnes ont payé un tribut beaucoup plus lourd que les villes.

En effet, les fantassins étaient recrutés surtout parmi les paysans, hommes de la terre qui avaient l’habitude de vivre, par tous les temps, peu exigeants, disciplinés, formés à l’école de la République et peu revendicatifs, de la « chair à canon idéale ».

En première ligne, ils étaient les plus exposés: tirs de l’ennemi, conditions sanitaires déplorables, malnutrition dans les tranchées. Sans compter les traumatismes psychologiques. A Tursac, 21 morts sur 28 appartenaient à l’infanterie.

Par contre les artilleurs étaient moins exposés, avaient l’impression d’être actifs, dans une sorte de métier technique, où ils voyaient rarement l’ennemi en face. Seuls Pierre Perrier et François Véry étaient des artilleurs, tous deux morts à 45 et 46 ans de maladie.

Paul et Eloi Lablénie morts à 21 et 24 ans étaient des chasseurs à pied.

Les chasseurs étaient recrutés en raison de leur talent de tireurs. Ils agissaient en tirailleurs en avant de l’infanterie.

Leurs pertes ont été énormes.

Xavier Souffron appartenait à un Bataillon de Tirailleurs Sénégalais, probablement en tant qu’instructeur. Ceux qu’on appelait tirailleurs sénégalais étaient en fait recrutés (le plus souvent de force) dans toute l’ancienne Afrique Occidentale Française. Ils ont connu une véritable hécatombe au Chemin des Dames en 1917.

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La Marne 1914-15

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Tués lors de la première bataille de la Marne pour contrer l’offensive allemande

  • 1914 septembre : Pierre Scudier, 21 ans, à Souain – Mesnil les Hurlus
  • décembre : Vincent Ruaud, 21 ans, à la ferme des marquises
    Pierre Dézon, 30 ans, à Perthier les Hurlus (cote 200)
  • 1915 janvier : Maurice Roye, 26 ans, à Mesnil les Hurlus
    Ernest Briant, 30ans, à Perthier les Hurlus
  • mai : Emile Faure, 22 ans, à Beauséjour
  • octobre : Henri Cosse, 20 ans, à la Main de Messige

A la fin de l’été 1914, le mouvement offensif allemand est stoppé sur la Marne. Une certaine égalité du feu s’établit avec pour une tragique guerre de position.

Toute l’année 1915 va être marquée par une suite d’offensives françaises (en Champagne) et allemandes (en Argonne) entraînant la destruction totale et à tout jamais des 5 villages : Hurlus, Perthes-les-Hurlus, Mesnil-les-Hurlus, Tahure, Ripont.

Les affrontements vont torturer les paysages, pulvériser les arbres, détruire les villages et faire un nombre effroyable de victimes (environ la moitié des soldats qui ont combattu dans cette zone) pour un gain dérisoire.

Tous ces lieux Mesnils les Hurlus, Perthier les Hurlus, cote 200, la Main de Massige sont des lieux de mémoire qui peuvent être visités.

Compagnons de souffrances

Les hommes de Tursac se sont-ils retrouvés ensemble dans les mêmes tranchées ? Cela semble logique, toutes les affectations ont eu lieu à Bergerac. Elles privilégiaient des regroupements par pays, d’hommes parlant le même dialecte ou le même patois.

Les frères Moulinier par exemple, Elie et Jean sont morts le même jour, le 18 novembre 1914, au même endroit, au Quesnoy, pendant la 1ère bataille de la Somme.

Pierre Scudier, Vincent Ruaud, Pierre Dézon, Maurice Roye, Ernest Briant, Emile Faure, Henri Cosse, Julien Dubuisson, tous les 8 sont morts entre septembre 1914 et octobre 1915 pendant la première bataille de la Marne, au cours des tentatives de percées du front allemand, au prix de pertes effroyables.

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Henri et Paul Cosse

Henri Cosse est mort à 20 ans en octobre 1915, son frère Paul est mort à 22 ans en juillet 1918. Fou de douleur, leur père a cassé la croix qui se trouve au lieu-dit Roqueveral sur la route de Fontpeyrine...
Henri Cosse est mort à 20 ans en octobre 1915, son frère Paul est mort à 22 ans en juillet 1918. Fou de douleur, leur père a cassé la croix qui se trouve au lieu-dit Roqueveral sur la route de Fontpeyrine…
...ainsi que les bras de la Vierge de Fontpeyrine.

…ainsi que les bras de la Vierge de Fontpeyrine.

On peut voir sur le côté droit de la route en venant de Tursac, la tombe qui a été édifiée en mémoire de ces deux jeunes hommes.

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Ces chers disparus

Seuls 9 des 28 morts de Tursac ont fait l’objet d’un acte de décès et donc d’une information aux familles dans les 3 mois après leur mort.

Pour 8 d’entre eux, l’acte de décès a été établi entre 4 mois et 1 an après. Pour les autres, ce fut entre 2 et 7 ans après.

Comment pouvaient vivre les familles dans cette incertitude ?

En effet, bon nombre des morts ont été déclarés « inconnus », faute de pouvoir établir leur identité à partir de leurs effets personnels et enterrés soit dans des fosses communes, soit dans des tombes anonymes, signalées par des simples croix en bois.

C’est l’artillerie qui a causé l’essentiel des morts – les deux tiers environ – et des blessures subies par les combattants.

La puissance et la fréquence des bombardements ont bouleversé les Champs de bataille, disloquant, enterrant à jamais un grand nombre de cadavres, ensevelis sous des tonnes  de terre et de boue.

En début de guerre, où les pertes ont été les plus importantes, les cadavres étaient laissés sur place, à l’abandon, les combattants ne s’occupant même pas de les inhumer ou de les décompter. Dans un tel chaos, il était souvent jugé impossible, inutile et dangereux de s’occuper des morts.

En outre, dans de nombreux cas, lorsque des inhumations provisoires ont pu avoir lieu, les cimetières créés près des tranchées. ont été détruits par des bombardements d’artillerie.

On estime que, sur le front ouest, la moitié des corps des soldats tués n’a pas été retrouvée ou identifiée.

Mortalite de guerre

La France, la Serbie et l’Empire Ottoman, ont payé le plus lourd tribut dans cette guerre, par rapport à sa population.

En France, sur 8 millions de mobilisés, 1,3 millions sont morts, 1,3 millions sont revenus invalides ou « gueules cassées » et presque 5 millions, blessés de guerre plus ou moins graves (aveuglement, empoisonnement au gaz, etc.).

Ainsi, sur l’ensemble des mobilisés qui correspondait en fait à la plus grande part de la population active masculine, moins de 30% sont revenus sains et saufs !

Les pertes proportionnellement, ont été beaucoup plus importantes pour l’infanterie qui était en première ligne.

En particulier dans les 2 premières années. En effet, en 1914-1915, la France malgré ses alliés britanniques ou belges, était en effet largement inférieure en nombre, mais aussi en termes d’artillerie, d’artillerie lourde et d’armes automatiques, les képis rouges se trouvant lancés dans des charges d’un autre temps, contre les mitrailleuses allemandes.

Cette mortalité a bouleversé les structures familiales, détruisant les couples (680000 veuves de guerre), anéantissant les familles.

Sans compter les ravages de la grippe espagnole (400000 morts en France) qui s’est propagée, surtout chez les jeunes, d’autant plus vite que les conditions sanitaires étaient particulièrement mauvaises au sortir de la guerre.